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  • Comment photographier les plats aux tons marrons en photo culinaire ?

    Vous vous êtes certainement déjà rendu compte que certains sujets sont plus faciles à photographier que d’autres. Une jolie pâtisserie avec un beau dressage sera naturellement plus photogénique qu’un plat en sauce brune. Pourtant, la nourriture aux teintes marrons fait partie du quotidien des photographes culinaires et vous y serez forcément confronté·e un jour ou l’autre. 

    Pour vous aider à maîtriser enfin ce type de photo je vous livre 10 astuces pour photographier et styliser les plats aux tons marrons.

    Marie Laforêt - photographe culinaire vegan - bourguignon jackfruit

    1- Utilisez des teintes froides dans le stylisme

    Les couleurs froides et notamment le bleu vont mettre en valeur le marron. Ce dernier est en partie composé de rouge et de jaune, le bleu agit donc comme couleur complémentaire. Il permet ainsi de moderniser l’image et de construire des images graphiques.

    Mais on n’est pas obligé de la jouer couleur complémentaire partout, quelques touches bien positionnées, peuvent suffire, comme ici les herbes fraîches.

    Ou pas !

    Les tons froids sont efficaces pour faire ressortir les tons chauds, mais sont beaucoup moins à la mode qu’il y a quelques années.

     Aujourd’hui la tendance va vers des tons plus chauds et des balances des blancs plus chaudes aussi. On peut oser le full marron, le total look rustique, les camaieux chauds, même si ça fonctionne souvent toujours mieux avec des gâteaux au chocolat ou autres pâtisseries qu’avec un plat en sauce brune.

    2- Abusez du végétal

    Les touches de végétal sont mon arme secrète. Elle permettent de rendre l’image plus vivante, ajoutent de la fraîcheur (dont manquent cruellement les plats marrons), une touche bucolique qui donne à ce type de plat un côté très nature, terrestre. 

    Privilégiez les végétaux frais, en botte ou en pots à couper au dernier moment. Restez dans le thème du plat. Ici la recette contient des herbes de Provence, j’ai donc utilisé du thym frais sur l’image. (Et oui ces pilons sont en fait complètement vegan !)

     

    Pilons grillés
    Lentil loaf

    3- Focus sur la texture

    Personne n’a envie de manger un vague amas marron. En photo culinaire ce sont notamment les textures qui rendent un plat appétissant. Il faut donc les mettre en avant. Granuleux, croustillant, strié, doré : on doit sentir la texture à travers l’image. 

    Un close-up permettra de mettre le focus sur la texture et une partie du plat plutôt que son ensemble. 

    Sur cette photo la mise au point est sur la croute du meatloaf de lentilles.

    4- Contre-jour

    C’est le type de lumière qui permet de mettre en valeur les textures, car elle vient frôler les micro-volumes et les dessiner. 

    Elle permet également de travailler les brillances et les transparences. Ce qu’on veut éviter à tout prix : une lumière trop plate et un aplat marronnasse.

    Si vous êtes coincé·e lorsque vous prenez un plat marron en photo, essayez de changer votre direction de lumière pour tester le contre-jour.

    photographie culinaire d'une tourte aux pommes de terre
    Jambon de seitan laqué

    5- Sauces et brillances

    A priori la sauce brune n’est pas l’élément le plus glamour du monde. Pourtant sa brillance sur la pièce à photographier (ici un « jambon » de seitan) va la rendre plus contrastée et créer un jeu de textures entre le mat et le brillant qui va la dynamiser. 

    Pensez à badigeonner régulièrement de sauce car certaines surfaces sèchent rapidement et vont redevenir mat si vous n’y prêtez pas attention. Vous pouvez également déposer des traits de sauce pour un effet ultra gourmand.

     

     

    6- Montrez l'intérieur

    Pour donner envie à travers une photo, rien de tel que de montrer l’intérieur du sujet. Cela est particulièrement vrai pour les pâtisseries, pains, recettes farcies, frites, boulettes, etc.

    Cela crée un jeu de textures et couleurs différentes avec l’extérieur du sujet et dynamise l’image. 

    Montrer l’intérieur place la personne qui regarde la photo en position de « dégustation » donc on a plus envie de goûter au plat.

    crème-de-carotte

    7- Composition graphique

    Lorsqu’on a affaire à quelque chose de particulièrement difficile ou peu intéressant à photographier en raison de sa forme ou de sa texture, on peut opter pour une composition graphique. L’ensemble permet alors de créer un tout plus agréable à l’oeil, plus ludique et harmonieux.

    Rester minimaliste dans l’approche graphique est toujours une bonne idée. Ce n’est pas avec ce type de plat qu’on va s’amuser à créer des motifs complexes. 

    8- Saupoudrez !

    Soyons honnête, même en pâtisserie, une surface marron unie et un peu granuleuse ne vend pas toujours du rêve. Or c’est justement le but de la photo culinaire que de faire envie. 

    Une super astuce pour habiller un plat est de le garnir de petites touches texturées, contrastées, qui vont apporter du dynamisme et de la gourmandise.

    Sortez les éclats de noix, les flocons, les pépites, les épices, herbes hachées, copeaux de chocolat, le sucre glace ou la poudre de perlimpinpin et saupoudrez gentiment. 

    9- Attention aux formes

    Voici un conseil un peu décalé mais super important, que d’autres n’oseront pas vous donner car le sujet est un peu délicat 😅

    Vous devez absolument éviter que la nourriture marron ressemble à du caca 💩Oui, je l’ai dit !

    Le dressage des plats est super important. Tout ce qui peut y faire penser est à proscrire !

    Pour rigoler un peu voici un album Pinterest intitulé « Food that looks like poop » et qui illustre exactement ce qu’il faut éviter !

    10- Angles de vue

    Vous avez prévu une photo vue du dessus (de face ou à 45°) et une fois que toute votre composition est calée vous vous rendez compte que ça ne fonctionne pas, que le plat n’est pas mis en valeur ? 

    Il est peut-être temps de changer d’angle de vue. Prenez votre appareil et tourner autour du plat pour trouver l’angle, le sens de lumière et la bonne distance pour le mettre plus en valeur.

    Salade de quinoa vegan

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  • Mon parcours de photographe culinaire

    En 2007, fraîchement diplômée de Gobelins, l’école de l’Image en photographie, je commence à travailler comme assistante photo en studio. En parallèle, je réalise des photos pour des jeunes créatrices de mode et des portraits. En 2009, lorsque je deviens vegan, je réalise que le milieu de la mode et de la beauté ne correspond pas à mes valeurs. 

    Marie Laforêt
    Portrait par Linda Louis

    Je lance mon blog 100% Végétal , où je publie mes premières recettes vegan. Rapidement, cette activité créative m’inspire de plus en plus et me nourrit intérieurement. Proposer des idées pour mettre en pratique une alimentation bio, vegan et saine au quotidien fait sens pour moi. Je m’implique de plus en plus dans cette démarche et dans des projets associatifs. La directrice éditoriale des Editions Alternatives, dont les publications sont très précurseuses en matière d’écologie et de mode de vie alternatif, me propose fin 2010 de publier un livre sur la cuisine 100% Végétale.  

    salade riz sauvage aubergines zaatar
    cherry pies
    tacos pois chiches chipotle

    Afin de proposer des images de qualité pour ce premier livre, je me lance dans la photographie culinaire en lumière naturelle, moi qui suis plus habituée des portraits et photos en studio. Début 2012, mon premier livre 100 % Végétal et gourmand paraît et je suis contactée peu après par les Editions La Plage, spécialistes de la cuisine bio et végétarienne pour travailler sur un livre de desserts vegan. A ce moment ma décision est prise, je me concentre à 100 % sur la photographie culinaire et sur les projets de cuisine végétale. Je commence à travailler avec des publications engagées et des projets associatifs que j’illustre de mes photos. 

    salade quinoa vegan
    vegan livre
    milkshake choco-coco

    Vivre de la photo culinaire quand on est vegan est très compliqué à cette époque. L’opportunité de publier d’autres livres se présente et je la vois comme une chance de contribuer à changer les choses au niveau de la cuisine du quotidien. Je travaille donc principalement pour l’édition, réalisant les photos de mes propres livres, ceux d’autres auteures, mais également pour la presse, avec des images publiées dans plusieurs magazines. En 2014, mon livre Vegan, fruit d’un an de travail, est publié. C’est devenu depuis un best-seller vendu à 80 000 exemplaires.  Pendant 3 ans j’enchaine non-stop les livres et les prestations pour mes client·e·s car la demande en recettes vegan explose. Je travaille chez moi, dans un petit appartement parisien, entre les piles de vaisselle et les fonds photo. J’ai d’ailleurs le bonheur de réaliser des photos pour un livre de  Colleen Patrick-Goudreau, l’auteure américaine dont le podcast a été le déclencheur qui m’a aidé à devenir vegan.

    giambotta
    socca alt
    strawberry bruschetta

    De nombreux livres vegan existent désormais et cette cuisine est de plus en plus représentée dans les médias. Je choisis de me concentrer sur l’aide que je peux apporter aux entreprises engagées et entrepreneur·e·s qui ont besoin de photos tout en continuant de travailler avec la presse et l’édition. Notamment à travers la nouvelle collection que je dirige aux Editions Solar, où j’apporte d’ailleurs mes conseils en photo culinaire aux auteures qui réalisent leurs photos. En 2020, je lance mon offre de coaching photo personnalisé pour aider les professionnel·le·s et travaille sur le lancement de mes premières formations en photo culinaire.

    Citation cuisine végétale - Marie Laforêt